Sara Gruen fait son cirque

Publié le par Camille

Sara Gruen fait son cirque

Il y a quelques semaines, j’ai découvert un très joli roman de Sara Gruen : De l’eau pour les éléphants, sorti en 2006. En l’ouvrant, je me suis souvenue du film du même nom, réalisé par Francis Lawrence avec Reese Witherspoon, Robert Pattinson et Christoph Waltz : une belle histoire qu’il me plaisait de redécouvrir dans sa version originale, étant entendu que les livres se révèlent bien souvent meilleurs que leurs adaptations. Sans surprise, celui-ci n’a pas échappé à la règle !

Passionnée par les animaux, la Canadienne Sara Gruen s’est plongée dans le monde du cirque américain des années 1930. Son personnage principal, Jacob Jankowski, est engagé en tant que vétérinaire dans le cirque des Frères Benzini suite à la mort de ses parents ; peu à peu, le jeune homme s’immerge dans un univers d’apparences, de grand spectacle, mais aussi de labeur, d’injustice et de nomadisme. Il y fait notamment la connaissance de Marlène, une belle écuyère mariée au directeur équestre. Un jour, le cirque fait l’acquisition d’une éléphante, Rosie ; un bouleversement dont les conséquences seront pour le moins inattendues. Les chapitres s’enchaînent, alternant ingénieusement le point de vue de Jacob à vingt-trois ans et celui de ce dernier quelque soixante-dix ans plus tard, alors qu’il se remémore ses jeunes années à la fin de sa vie.

« L’histoire du cirque américain est si riche que j’ai puisé certaines anecdotes dans la réalité ou la légende (dans le monde du cirque, la frontière est souvent ténue). », raconte Sara Gruen. De ses recherches est né un roman touchant de vraisemblance et de sincérité. Un peu de poésie dans un monde de puanteur ; un peu de magie dans un monde de misère.

« Je suis encore sous le choc, quand je sens la trompe effleurer mon visage, souffler de l’air chaud dans mon oreille. Je me retourne et me retrouve face à un œil jaune d’ambre. Sa paupière cligne. Mon regard va de cet œil au crochet. Je regarde à nouveau l’œil, qui de nouveau cille. Je me penche pour poser le crochet à terre. Elle balance sa trompe au ras du sol, déploie ses oreilles telles d’énormes feuilles. Sa bouche s’ouvre dans un sourire.

- Salut… Salut, Rosie. Moi, c’est Jacob ! »

Cam

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