Prague, la petite mère de l'Est
« Prague ne nous lâchera pas : la petite mère a des griffes. », disait Franz Kafka. Et il avait raison ! Je suis venue, j'ai vu, ça m'a plu. Pire : je suis tombée amoureuse.
Capitale de l'ancienne Tchécoslovaquie et de l'actuelle République tchèque, Prague n'est pourtant pas la grosse cité à laquelle on peut s'attendre : c'est une ville à taille humaine qui s'étend de part et d'autre de la Vltava, fleuve qui a inspiré le compositeur Smetana (tout le monde connaît son œuvre phare, la Moldau). J'ai particulièrement aimé les façades colorées qui longent les quais et donnent à la ville un air chaleureux, accueillant et festif. A Prague, il y en a pour tous les goûts : mélomanes, fêtards, sociables et solitaires trouveront leur bonheur !
En quelques mots, les quartiers les plus touristiques de la ville sont les suivants :
Rive droite, la vieille ville au nord (Stare Mesto) et la nouvelle ville au sud (Nove Mesto).
Rive gauche, Mala Strana et le quartier du château (Hradcany).
Passer d'une rive à l'autre de la Vltava est on ne peut plus simple grâce à la vingtaine de ponts qui enjambent la rivière. Ingénieux, ces Tchèques... Le plus vieux pont de la ville, le pont Charles, est également le plus célèbre : à toute heure du jour et de la nuit, musiciens, portraitistes et commerçants s'y installent pour le plaisir des passants. De manière générale, Prague est une ville à la fois sûre et perpétuellement animée. La musique y est à l'honneur sous toutes ses formes : classique dans les salles de concert et les lieux sacrés, moderne dans les rues, jazz dans les bars. Bref, impossible d'y échapper, et c'est tant mieux ! En cela, Prague se rapproche beaucoup de Cracovie. Tiens tiens, mais il s'agit justement des deux villes que j'ai le plus aimées... Coïncidence ? Je ne pense pas.
Question monuments, les incontournables recensés sur Internet sont le pont Charles, la cathédrale Saint Guy, le château et l'horloge astronomique de Stare Mesto. Sans remettre en question cette liste, je me permets quand même d'y apporter une précision : la plupart de ces monuments nécessitent un sérieux coup de karcher. Eh oui, Prague est belle... mais Prague est noire. A mon sens, les incontournables de la capitale ne sont pas ses monuments, mais les merveilleux panoramas qu'offrent les vallons alentours. Munissez-vous d'un bon appareil photo et grimpez sur les hauteurs de la rive gauche pour contempler la ville, son fleuve et ses ponts ! Une telle ascension suppose patience et bonnes chaussures, mais il sera toujours possible de vous reposer ensuite autour d'une pinte à 50 couronnes (2€ environ).
J'ai gardé le meilleur pour la fin : le miam-miam ! En Tchéquie, les plats se composent le plus souvent de viande en sauce, de chou et de knedliky : il s'agit de généreuses tranches d'une sorte de mie de pain, chargées d'éponger la sauce généralement abondante. Un excellent moyen de sortir de table sans commander de dessert ! D'ailleurs, les Tchèques prennent généralement leur dessert à l'heure du goûter : les rues et places regorgent de vendeurs de palacinky (grandes crêpes) et de trdelnik (pâte sucrée cuite en rouleau, à goûter absolument !).
Que retenir de Prague ? On y mange bien et copieusement, certes. On y voit de belles choses, oui. Mais surtout, surtout... on s'y sent chez soi. Qu'il est difficile d'en partir ! Kafka l'avait bien dit : j'aurais dû m'en méfier.
Cam
Le pont Charles et l'opéra de Prague (au fond)