Un week-end en Navarre

A quoi servent les jours de repos ? Sûrement pas à se vautrer devant un écran quelconque pour tuer le temps. Vous n'imaginez pas tout ce qu'il est possible de faire en deux jours ! La recette est très simple et nécessite peu d'ingrédients : un peu de sous, de bonnes chaussures, un ou deux potes, une voiture, un autoradio en état de marche... et en route la troupe !

Ce week-end, j'ai fait un petit tour en Navarre avec voiture, pote, autoradio et appareil photo (les bonnes chaussures manquant cruellement à l'appel, j'ai rempli à la perfection mon rôle de créature gémissante). La Navarre est une communauté autonome du nord de l'Espagne, située juste sous le Pays basque. Capitale : Pampelune, notre première étape. Depuis le temps que je rêvais de jouer les Lady Brett dans la ville si chère au cœur d'Hemingway ! Si les arènes ne tiennent pas vraiment leurs promesses, la ville recèle tout de même quelques jolis points de vue : une belle place centrale, un ensemble de statues représentant les fameuses fêtes de Pampelune, de charmantes petites rues aux façades colorées, des fortifications commandées par Philippe II à proximité du centre-ville, etc. Mais surtout, Pampelune est une ville où il fait bon vivre ; la population y est accueillante, le climat agréable quoiqu'un peu (beaucoup) venteux, et les paysages à proximité sont magnifiques. Côté cuisine, j'ai renoué avec les tapas (ou raciones) qui m'avaient tant séduites à Madrid : patatas bravas, chorizo au cidre, lomo... Et en épicurienne qui se respecte, j'ai accompagné tout ça d'une découverte à couper le souffle : le xérès ! Après moultes tergiversations au rayon vins et spiritueux du Corte Ingles, quinze bouteilles examinées et trois vendeurs sollicités, nous avons opté pour un xérès oloroso, plus riche et plus alcoolisé que les xérès secs. Je ne connaissais pas ; j'ai adoré.

Après Pampelune, direction les Bardenas Reales ! Situé en pleine Navarre, ce désert s'étend sur plus de 42 000 hectares et offre des paysages dignes des grands espaces américains : de vastes steppes arides, un horizon délimité par des reliefs de toutes tailles et de tous aspects, un sol poudreux et craquelé sur lequel sont projetées les ombres des rapaces ayant élu domicile sur les plus hauts sommets... En voiture, les Bardenas se parcourent en une heure et demie ou davantage, selon l'itinéraire choisi. Une vraie balade dans un autre monde, comme vous pouvez le voir sur la photo principale !

Nous avons ensuite poussé plus au sud, histoire de nous restaurer à Tudela de sandwiches dignes de Gargantua et fils. Cette ville en bordure de désert est accessible par un joli pont enjambant l'Ebre ; malheureusement, notre visite s'est limitée à une traversée des rues et places principales au petit trot. Le tourisme en deux jours, c'est bien, mais ça implique souvent de courir.

Plus au nord se trouve la petite ville d'Olite, qui abrite principalement un château du XVe siècle ; ce palais royal a été classé monument national en 1925 et faisait jadis partie des châteaux les plus luxueux du continent. J'ai d'ailleurs prévu d'y établir mes quartiers d'ici cinq ou dix ans, quand mon génie sera enfin universellement reconnu...

Enfin, nous avons poussé encore plus au nord, traversé Tafalla et fait une dernière pause à Artajona, village perdu en pleine nature, battu par les vents et visible de loin grâce à ses remparts médiévaux.

Nous avons laissé la Navarre derrière nous en début de soirée, courbaturés, bronzés, échevelés. Verdict ? Cette communauté mérite largement que l'on s'y arrête quelque temps ; l'atmosphère de ses villes se distingue très nettement de l'effervescence madrilène, mais il se dégage de ces endroits un je-ne-sais-quoi qui donne envie d'y revenir. L'influence basque, peut-être ? Alors si vous aimez le soleil, le vent et les grands espaces, les kiosques circulaires au centre des places et les statues de taureaux partout, allez faire un petit tour en Navarre et ouvrez grand vos mirettes !

Cam

Pampelune, place de Castille

Palais royal d'Olite

Artajona